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« Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique ! », a hurlé le député RN Grégoire de Fournas depuis les rangs de l’Assemblée nationale, jeudi 3 novembre, pendant l’intervention du député noir LFI Carlos Martens Bilongo qui dénonçait la détresse des migrant.es en Méditerranée.

La hargne raciste décomplexée du député du Médoc, bien connu pour ses tweets et posts facebook anti-migrants, racistes et sexistes a fait l’unanimité contre lui et provoqué une interruption de séance. Il a écopé de la sanction la plus « lourde » de l’Assemblée, son exclusion de l’hémicycle pour quinze jours et la suppression de la moitié de son indemnité parlementaire pour deux mois, pour « manifestation troublant l’ordre ou qui provoque une scène tumultueuse ». Une Assemblée bien clémente pour une manifestation aussi grossière de haine raciste et réactionnaire.

En difficulté face à un RN dédiabolisé dont les élu.es à l’Assemblée ont multiplié les gages de respectabilité et d’intégration aux institutions, les députés de la droite et macronistes ont saisi l’occasion, cherchant à montrer qu’il n’est toujours pas un parti comme les autres. « Le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie », a déclaré Elisabeth Borne.

Darmanin a été jusqu’à dénoncer « un propos raciste et inhumain », estimant que « cet incident est démonstrateur de ce qu’est vraiment le Rassemblement national, c’est-à-dire un parti xénophobe ». Mais sur le fond, de Le Pen à Macron en passant par Ciotti, Darmanin et autres, ils se disputent le même terrain, la même idéologie de classe qui ne connaît pas les barrières entre droite, droite extrême et extrême-droite.

Contre la surenchère réactionnaire…

Oui, les préjugés racistes, xénophobes sont un poison pour les travailleur.es et les classes populaires. Ils divisent notre camp social en voulant nous faire croire que nous aurions les mêmes intérêts, travailleurs, patrons et capitalistes français, que nos adversaires seraient de l’autre côté des frontières. Notre intérêt est de les combattre.

Mais ceux qui se font aujourd’hui les champions de l’antiracisme contre le RN nourrissent ces préjugés, les instrumentalisent pour mieux essayer de nous diviser. Les lois et politiques de surenchère xénophobe, sécuritaire, nationaliste, au service des possédants qu’ils imposent depuis des années dans tous les gouvernements de droite et de gauche, n’ont fait que renforcer le RN qu’ils prétendaient combattre et les préjugés racistes et xénophobes qu’il véhicule.

Après les lois « séparatisme » et « asile et immigration » de 2018, Darmanin et Dussopt, le ministre du travail, préparent une énième loi anti-immigration qui sera discutée en 2023 et qui va encore aggraver les conditions de vie des sans-papiers, « rendre la vie impossible » aux OQTF (obligation de quitter le territoire français) et multiplier les expulsions. Seuls les travailleurs « illégaux » dans les « métiers en tension » pourront avoir quelques facilités pour obtenir un titre de séjour… à la demande du patronat. Mais « ce n’est pas un plan de régularisation massive » a tenu à préciser Olivier Dussopt.

… solidarité internationale des travailleur.es et des peuples !

Partout dans le monde, les idées réactionnaires, racistes et xénophobes gagnent du terrain sur la base du pourrissement du capitalisme. Extrêmes-droites et droites extrêmes arrivent au pourvoir dans de nombreux pays comme en Italie, en Suède pour servir la classe capitaliste et imposer aux travailleurs et aux peuples la surexploitation du travail, la régression sociale généralisée, la guerre… en instrumentalisant les inquiétudes, les peurs d’une fraction des classes populaires et du monde du travail désarmé.

Lutter contre le racisme, le nationalisme et les idées réactionnaires qui pourrissent la société, c’est lutter contre leurs racines, la domination de la minorité possédante sur les 99 %, par la solidarité internationale des travailleurs et des peuples pour changer le monde.