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Lundi 12, Macron lançait sa nouvelle offensive contre les retraites. Il faut trouver de l’argent, justifiait-il, pour financer les réformes de la santé et de l’éducation, ainsi que la transition énergétique. Autrement dit faire payer à celles et ceux qui en sont les premières victimes les conséquences d’une politique qui, depuis des décennies, ne cesse de désorganiser, casser les services publics, prendre sur nos droits afin de garantir les profits des plus riches.

La débâcle du système de santé, d’éducation, l’aggravation des inégalités sociales sont le produit de cette politique qui a aussi conduit le service public de l’électricité, EDF, au bord de la paralysie où il se trouve aujourd’hui. Maintenant, tandis que Macron se prépare à rogner sur les retraites, le gouvernement nous demande de baisser le chauffage cet hiver et Borne nous prévient que le tarif de l’électricité et du gaz va grimper de 15 % début 2023 à cause de l’inflation.

L’inflation, une pompe à fric …

En France, selon l’Insee, les prix à la consommation ont augmenté en moyenne de 5,9 % entre août 2021 et août 2022, (+ 7,9 % pour l’alimentation, + 22,7 % pour l’énergie, + 15,3 % pour les transports). Ces hausses de prix sont pour l’instant freinées par les quelques mesurettes du gouvernement, « chèque énergie », « bouclier tarifaire »… tant qu’elles vont durer.

Les hausses de prix frappent l’immense majorité de la population, mais pour quelques-uns, c’est le jackpot ! Tels TotalEnergies, qui a empoché 4,9 milliards d’euros de résultat net pour le 1er semestre 2022, pour 3,34 au cours de la même période en 2021 ; Engie, qui a encaissé 5 milliards d’euros de résultat net pour le 1er semestre 2022, contre 2,3 milliards un an plus tôt ; CMA-CGM, qui a réalisé 14,8 milliards d’euros de profits au 1er semestre 2022, presque autant que sur toute l’année 2021…

Ces « superprofits » sont le résultat d’un gigantesque drainage des richesses produites tout au long des chaînes de production par le monde du travail, vers les sommets des multinationales de l’énergie, des transports, etc., avec la complicité active des gouvernements.

… dans une société malade du capitalisme

Cette accumulation de fortunes gigantesques entre quelques mains s’accompagne de l’aggravation de la crise globale de la société capitaliste. La crise énergétique pousse certains pays à remettre en route de vieilles centrales thermiques, y compris à charbon, accentuant le réchauffement climatique dont on peut mesurer la gravité avec la canicule, les méga incendies, les inondations catastrophiques, la violence des ouragans… L’endettement colossal des Etats menace de déboucher sur un krach des marchés financiers et des Bourses. Les mesures des banques centrales pour juguler l’inflation s’avèrent non seulement impuissantes, mais provoquent un ralentissement de l’économie mondiale, comme le constate le directeur de la Banque mondiale : « La croissance mondiale ralentit fortement, et un ralentissement supplémentaire est probable à mesure que davantage de pays entrent en récession. Ma profonde inquiétude est que ces tendances se maintiennent, avec des conséquences durables, dévastatrices pour les populations des marchés émergents et des économies en développement ». Ces conséquences frapperont aussi, même si c’est à un degré moindre, les populations des pays riches, les travailleur.es, avec ou sans emploi, les jeunes, les laissé.es pour compte.

Sa « profonde inquiétude », comme celle du patronat et des gouvernements, est avant tout que les « conséquences dévastatrices » de la fuite en avant du capitalisme en faillite déclenchent une nouvelle vague de révoltes sociales comme de puissants mouvements de grèves tel celui qui a éclaté en Grande Bretagne pour les salaires.

Mettre un coup d’arrêt à leur fuite en avant

C’est seulement sur ce terrain, celui de la mobilisation sociale, de la grève, que nous pourrons mettre un coup d’arrêt à la dégradation de plus en plus insupportables de nos conditions de vie. Dans ce sens, la journée de mobilisation du 29 septembre pour les salaires appelée par la CGT, la FSU et Solidaires tout comme la « grande marche contre la vie chère et l’inaction climatique » organisée le 16 octobre par diverses composantes de la Nupes, sont loin d’être à la hauteur des enjeux sociaux et politiques. Mais elles seront une occasion de porter le plus massivement possible nos exigences, une augmentation générale et l’instauration d’une échelle mobile des salaires, des pensions et des minima sociaux, de crier aussi notre opposition à l’offensive de Macron sur les retraites. Et elles permettront de discuter de la nécessité de nous préparer à un véritable affrontement avec le patronat et le gouvernement, pour nous donner les moyens d’arracher nos revendications, et au-delà, mettre un coup d’arrêt à la fuite en avant destructrice du capitalisme, imposer notre contrôle collectif, démocratique, sur l’économie.