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La contestation contre la loi de « Sécurité globale » fait paniquer le pouvoir qui depuis des mois multiplie les déclarations contre la jeunesse des quartiers populaires, contre les migrants, contre les manifestants accusés d’être des semeurs de troubles « professionnels », tout en couvrant les exactions de la police.

Mais face à la mobilisation de la jeunesse, comme celle des militants des luttes contre la réforme des retraites qui se retrouvent tous aujourd’hui dans la rue, Macron et Castex ont dû rétropédaler sur l’article 24 de leur loi et sur leur démagogie la plus outrancière. Macron a même concédé l’existence de « violences policières » et de « contrôles au faciès »… Pour aussitôt dénoncer les « gens ensauvagés » qui s’en prennent aux policiers et annoncer un « Beauvau de la sécurité » qui pourrait déboucher sur 1,5 milliards de crédits supplémentaires !

Macron et Castex veulent maintenir l’essentiel de leur politique, cette offensive réactionnaire sur le terrain de LR ou du RN, destinée à diviser le monde du travail, à dresser les opprimés les uns contre les autres.

Une loi de « séparatisme » pour nous diviser

Darmanin quelque peu disqualifié, Castex et Schiappa sont montés au créneau pour présenter le projet de loi contre le « séparatisme » appelé maintenant « confortant les principes républicains ». Le nom a changé mais l’objectif reste le même comme l’a dit Castex : « l’ennemi de la République, c’est une idéologie politique qui s’appelle l’islamisme radical ». Pas un mot sur l’intégrisme catholique, qui combat les lois sur l’avortement votées par cette même république… Mais surtout imposées par la lutte acharnée des femmes !

Ce texte s’appuie sur un florilège de préjugés et de fantasmes destinés à créer une « unité nationale » guerrière et raciste. L’objectif est de dénoncer l’ennemi intérieur, de créer des amalgames entre musulmans ou supposés tels et « polygamie », « mariages forcés », « certificats de virginité »… en ignorant volontairement les idées réactionnaires véhiculées par d’autres religions.

Le projet prévoit de donner aux préfets plus de pouvoir face aux élus locaux réputés laxistes dans leurs communes, l’extension du fichage antiterroriste qui se ferait automatiquement et non par décision d’un juge, le contrôle des associations qui devront signer un « contrat d’engagement républicain »… illustré ces jours-ci par la décision de Darmanin de dissoudre le CCIF, association de lutte contre les discriminations dont sont victimes les musulmans, pour délit d’opinion ! Le projet prévoit même de créer un nouveau délit contre la diffusion de l’identité de personnes qui remplirait la même fonction pour les policiers que l’article 24 si contesté de la loi Sécurité globale.

En présentant sa loi, Castex a multiplié les références aux « valeurs de la République »… La république de l’ordre au service des plus riches !

Contester globalement cette république du CAC 40

Mais parmi la gauche syndicale et politique, les discours d’opposition à la loi Sécurité globale sont restés enfermés eux aussi sur ce terrain de la « défense de la république », jusqu’à Mélenchon souhaitant réinstaurer le service militaire obligatoire, en particulier dans la police. Comme si cette république, l’appareil d’Etat, l’armée, la police n’étaient pas au service d’une classe de privilégiés, au service des actionnaires, des financiers.

C’est le CAC40 qui fait « séparatisme » avec l’ensemble de la collectivité aujourd’hui. Profitant des milliards des plans de relance, il repart à la hausse, retrouvant son niveau d’avant le confinement du printemps. Les licenciements, près de 36 000 en seulement 3 mois, alimentent cette embellie, en particuliers dans les plus grands groupes : Danone, Sodexo, Bridgestone, Disney, Total, Auchan…

Pour faire face à l’océan de dettes englouties dans cette machine financière, le gouvernement compte s’en prendre aux retraites, aux chômeurs, aux services publics comme l’a confirmé Castex en présentant sa commission sur l’avenir des finances publiques, chargée de payer la dette sans toucher aux impôts des plus riches !

Une lutte globale se construit aujourd’hui. La lutte pour les droits démocratiques élémentaires relève de celle pour le droit de tous à un travail, à un salaire décent, à l’accès aux services publics, à la santé pour tous. Elle signifie lutter contre le pouvoir des actionnaires et cette république qui sert leurs intérêts.