L’Insee a publié une étude le 7 mai sur les conséquences de la crise. Pour la région Nouvelle Aquitaine, « l’activité économique », comme ils désignent la production de richesses, recule de 31 % par rapport à la même période l’an dernier (-33 % pour l’ensemble du pays). Un tiers de richesses produites en moins, une récession profonde est engagée.
Ces derniers jours, E. Philippe a parlé de « risque d’écroulement », d’« effondrement », précisant « je n’emploie pas ce terme au hasard ». Un autre jour, il parlait d’« un chemin de crête » face au risque, « celui de l’effondrement de la production. De l’incapacité de la redistribution. D’une catastrophe sociale à la sortie. D’une catastrophe pédagogique ».
Macron a déclaré de son côté « je n’ai pas ces grands mots », mais « je mesure le choc massif économique ».
La réalité est bien là. L’Insee indique que 50 000 personnes en intérim sont menacées en Aquitaine. L’effondrement de la production concerne 80 % des entreprises de moins de 50 salariés. Le recul de la création d’entreprises est de 39 % en mars 2020 dans la Région par rapport à mars 2019, notamment dans le secteur tertiaire, l’immobilier, le commerce. Et pour avril le recul devrait être de l’ordre de 70 %.
Ces exemples régionaux, dans une des régions les moins frappées par l’épidémie, témoignent de l’ampleur de la récession engagée, qui se traduit par une explosion du chômage et de la pauvreté. 246 000 chômeurs de plus pour le seul mois de mars (chômeurs n’ayant eu aucune activité, dits ‘catégorie A’), et une augmentation de 460 000 personnes supplémentaires est prévue par l’OFCE d’ici la fin mai.
Les discours d’auto-persuasion pour relancer la machine dissimulent mal l’impuissance des classes dominantes pour empêcher cet effondrement que les travailleurs sont les premiers à subir.
F.M.