Philippe a annoncé la semaine dernière le versement d’une prime allant de 500 € à 1500 € nets pour les hospitaliers : 1500 € pour ceux qui travaillent dans les départements les plus touchés par le Covid-19 et ceux des services dits de « première ligne » ailleurs et 500 € pour les autres ; une enveloppe de 1,3 milliard en tout, loin des 110 milliards lâchés par le gouvernement pour les « aides » aux entreprises. Dans la santé privée, les « modalités » seront discutées avec les employeurs… Les salariés des Ehpad et du secteur social devront eux attendre encore.
Dans la Fonction publique d’Etat (dont les enseignants), seuls 20 % toucheront 1000 €. Et pour les agents municipaux, ce sera au bon vouloir des maires… et en fonction des trésoreries des communes.
Quant à la prime de 1000 € promise il y a un mois à certains salariés de la grande distribution, non seulement elle n’a toujours pas été versée mais plusieurs enseignes veulent la rendre proportionnelle au temps de travail… dans un secteur où la majorité des salariés sont à temps partiel avec des salaires très bas !
Ces primes dérisoires prétendent trier les salariés en fonction des métiers, du public et du privé, de la prétendue proximité avec le virus, de la « charge de travail », du « mérite »… Après les discours lénifiants sur les « héros » soignants, éboueurs, caissières… gouvernement et patrons affichent leur mépris !
Dans la santé, cela fait des années que les luttes éclatent pour des moyens, du personnel et des augmentations de salaires. En France, les salaires de ce secteur, constitué à plus de 85 % de femmes, sont parmi les plus bas d’Europe.
Alors ce ne sont pas des aumônes que nous voulons, mais de véritables augmentations de salaire, égales pour tous, d’au minimum 300 € net, quelle que soit notre « proximité » avec le virus ! Et cela, on a bien compris qu’il faudra aller le chercher tous ensemble, salariés de la santé et d’ailleurs, du public ou du privé, nous tous qui faisons tourner la société, les hôpitaux, les services, les commerces, les usines… qui produisons les richesses et sans qui rien ne fonctionne, c’est plus que jamais évident !
Isabelle Ufferte