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Au niveau local aussi, les annonces du recul économique se multiplient. Après les déclarations de Le Maire et Darmanin prévoyant un recul de 8% de la croissance du pays, ce sont des responsables de la Banque de France, de la Direccte et des finances publiques qui ont communiqué des informations sur la situation régionale le 17 avril.

La Banque de France a estimé à 32% la perte d’activité moyenne par semaine de confinement, l’industrie étant le secteur le plus touché, notamment dans la région l’aéronautique et le spatial.

Les salariés du tourisme sont particulièrement frappés. Ce secteur représentait 18 milliards de revenus l’an dernier, avec 140 000 emplois, la première économie de la région, 9 % du PIB.

Par exemple, la Sémitour, société qui gère les sites préhistoriques de Dordogne, dont Lascaux, a mis 90 salariés sur 100 en chômage partiel. Son patron se plaint de l’attitude des assureurs : « ils ne veulent pas couvrir les pertes d’exploitation même si le risque est souscrit. En agissant ainsi, ils vont mettre des centaines d’entreprises au tapis ».

Les responsables du tourisme en Charente indiquent que la saison actuelle, avant l’été, représentait 25 % de leur activité annuelle. Cette perte sèche est d’abord subie de plein fouet par les salariés précaires nombreux dans ce secteur. Au zoo de la Palmyre par exemple, sur cinquante salariés permanents, aucun n’a été mis pour l’instant au chômage partiel, soin des animaux oblige, mais ce sont les saisonniers qui n’ont pas été embauchés, une cinquantaine habituellement.

Quant au directeur du Comité Régional du Tourisme de Nouvelle-Aquitaine, il prévoit un effondrement de l’emploi de l’ordre de 10 à 15%, avec une baisse du tourisme international, qui représente 4 millions de personnes, en plus des 28 millions de touristes du pays. Il souligne que l’appauvrissement de tous les salariés au chômage partiel, qui n’est rémunéré qu’à 84%, impactera directement les loisirs, les vacances… et les entreprises qu’il représente. Dans ces annonces, il y a bien sûr une part de pression pour obtenir davantage d’aides de l’Etat, mais le recul économique a bien commencé.

Explosion du chômage

Pôle emploi a annoncé que le nombre de personnes inscrites a augmenté dans le pays de plus de 104 000 personnes, en une semaine, entre le 29 mars et le 4 avril, soit 7,3% de plus que pour la même période l’an dernier. Cette augmentation fait suite à une hausse encore plus forte, entre le 15 et le 21 mars, de 31,4%.

En Nouvelle Aquitaine, la hausse n’a pas été communiquée, mais ce sont 550 000 personnes qui sont officiellement enregistrées.

Quant au chômage partiel, un responsable régional de la Direccte a annoncé avoir traité 80 000 dossiers concernant 700 000 salariés, principalement dans le commerce et le bâtiment. Rémunéré 16% de moins, le chômage partiel va se traduire par un recul massif de la consommation pour les plus de 8,7 millions de salariés concernés. Combiné avec les centaines de milliers de pertes d’emplois précaires, l’appauvrissement du monde du travail prépare l’aggravation de la récession. Cette spirale infernale ne peut être enrayée que par une intervention des salariés, pour imposer l’interdiction des licenciements, un partage du travail entre tous, le maintien intégral des salaires, en prenant l’argent là où il est, dans les coffres des actionnaires et des multinationales.

François Minvielle

Abandon des poursuites contre Anthony Smith !

Si la Direccte a annoncé qu’elle n’a « pas encore mis en place de système particulier de détection de fraude » concernant le chômage partiel, par contre Pénicaud a pris des directives claires pour entraver l’action des inspecteurs du travail. L’administration exerce une pression brutale, comme la suspension sine die d’un inspecteur du travail de région parisienne Anthony Smith, sanctionné pour avoir fait respecter le droit du travail, pour protéger des salariés.

Signez et faites signer la pétition : https://www.change.org/p/muriel-p%C3%A9nicaud-abandon-des-poursuites-contre-anthony-smith

Contrôle des travailleurs sur les comptes ! Après quatre semaines de confinement, le montant des aides versées par l’Etat aux entreprises de la région Nouvelle Aquitaine s’élève à 200 millions d’euros, dont 137 millions pour les plus grosses. Les 63 millions restants correspondent à un don moyen de 1 300 euros, pour 48 000 entreprises qui ont un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros.

Ils dilapident l’argent de la collectivité. La moindre des mesures serait d’imposer l’ouverture des livres de comptes de ces entreprises et vérifier celles qui ont la trésorerie suffisante. Il s’agirait aussi de contrôler la fortune personnelle de leurs patrons et propriétaires, pour leur imposer de financer eux-mêmes les sociétés qui les ont enrichis.

Quant aux petits artisans, commerçants, restaurateurs ou paysans, ce n’est pas une aumône de 1300 euros qui leur évitera la faillite. Ce que devrait leur proposer un véritable organisme de crédit public au service des classes populaires, ce sont des crédits à taux zéro, avec le montant et le délai nécessaires pour franchir la crise, maintenir leur activité, les emplois et leurs revenus. Une mesure que seul un pouvoir des travailleurs pourrait mettre en œuvre.

Centralisation et décentralisation de la désorganisation L’aide à domicile relève pour une part des Conseils départementaux et d’autre part du Ministère de la santé. Résultat, chacun se renvoie la balle. Gleyze, président du département, a déclaré récemment que « le sujet très important aujourd’hui c’est celui des masques, mais il faut rappeler une chose fondamentale : fournir et distribuer ce matériel relève de la compétence de l’État, car c’est une responsabilité du ministère de la Santé qui transite chez nous du point de vue régional via l’ARS de Nouvelle-Aquitaine. Cela n’est donc pas du tout une compétence du département ». Pour ces seules travailleuses de l’aide à domicile, les services du département avaient estimé les besoins à 200 000 masques par semaine. L’Etat en a d’abord fourni 46 000, puis 60 000 pour toute la période, des dotations insuffisantes conduisant le département à faire sa propre commande de 1,6 millions de masques, sans passer par l’Etat. Ce qui a dû manquer ailleurs… et notamment aux territoires les plus pauvres. Une illustration de plus de l’improvisation permanente de ceux qui dirigent, laissant la place à la concurrence et à la loi du plus friqué.