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De 500 la première semaine, le nombre d’enfants de soignants accueillis dans les écoles, augmenté de ceux d’autres professions (forces de sécurité intérieure, gendarmes, policiers et pénitentiaires) est monté à 800 élèves aujourd’hui en Gironde.

A l’issue de 4 semaines de fermeture des écoles et de confinement, les conditions de cet accueil continue de poser problème. Les enseignants et agents municipaux ont dû se battre pour que les conditions sanitaires soient au minimum acceptables. Alors que Macron nous annonçait sur les medias que nous étions en guerre, les « soldats » partaient au front sans armes et sans munitions. Les nombreux enseignants volontaires n’avaient pas de masques, les stocks des écoles ayant été rendus pour les soignants prioritaires. Ils n’avaient que les « gestes barrières » et le « respect des distances » dont on sait bien ce qu’ils valent avec de jeunes enfants. Aucun protocole centralisé de l’éducation nationale n’était mis en place, et comme pour la « continuité pédagogique », c’est les initiatives et la coordination des personnels eux-mêmes qui ont permis cet accueil au mieux, avec quelques masques pour ceux qui ont pu se débrouiller à s’en procurer auprès des municipalités. Jusqu’à la semaine dernière, et tant que durait la pénurie, les consignes officielles disaient toujours que l’on pouvait s’en passer. La hiérarchie et son représentant, le DASEN (directeur académique), ne tarissent pas d’éloges sur le dévouement des enseignants. Il a eu le cynisme de vanter dans Sud-Ouest « l’autonomie et la responsabilité des enseignants, au service d’un enjeu collectif et d’intérêt général très fort et bien compris », alors que face à l’impréparation et l’indifférence de la hiérarchie, auxquelles s’ajoutent l’opacité sur la situation réelle, il a bien fallu ne compter que sur nous-mêmes. L’éducation nationale s’est aujourd’hui alignée sur les directives du ministère de la santé au sujet des masques, mais le DASEN a du mal à prendre le virage et continue à mettre en avant les gestes barrières et l’hygiène.

Il y a maintenant plusieurs collègues et personnels municipaux qui présentent les symptômes du coronavirus. Et là encore, pour une école de Cenon, par exemple, tous les personnels travaillant dans l’école n’ont pas été prévenus, de même que les familles. L’administration a laissé des familles sans solution de garde suite à la mise en quarantaine des personnels touchés, alors que les locaux et les volontaires ne manquent pas.  Elle masque son incompétence par un manque total de transparence, qui aggrave le danger de contamination.

Pour nos conditions de travail, comme pour notre santé, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, sur notre solidarité de salarié-es.

Christine Héraud