CONF PRESSE CONGRES

ema nos vies

MAGNA

anticap revo

Chaque jour désormais, les chiffres de décès de personnes âgées en Ehpad sont égrenés de façon qui fait froid dans le dos alors que, là comme ailleurs, les conséquences de l’épidémie étaient pour une très grande part évitables ! A Mougins, dans les Alpes-Maritimes, 31 résidents d’un l’Ehpad Korian sont décédés du Covid 19. Il a fallu plusieurs semaines pour que ces morts soient enfin rendues publiques, comptabilisées, des semaines durant lesquelles les grands groupes du secteur ont tout fait pour les minimiser. Et quasiment partout, les familles ont été et sont toujours informées au minimum.

Tout le monde imagine sans mal le désarroi qui est celui des familles mais aussi du personnel démuni, qui n’a pas accès au minimum nécessaire pour se protéger et protéger les résidents !

Tout au long de l’année écoulée, des grèves se sont succédées dans les Ehpad pour dénoncer le scandale de ces « lieux de vie » devenus pour beaucoup des déserts humains où les rares aides-soignantes, aides médico psychologiques, agents de service et encore plus rares infirmières font l’impossible pour aider au quotidien des personnes dépendantes fragiles avec des moyens le plus souvent dérisoires et des salaires qui le sont encore plus.

Le « business » est pourtant fort lucratif ! De grands groupes capitalistes se sont spécialisés dans ce qu’ils appellent cyniquement « l’or gris », spéculant sur la vieillesse et la dépendance comme d’autres le font sur le tourisme de luxe, le pétrole ou l’automobile !

En France, une quinzaine se partagent le gâteau dont les 4 plus gros et connus sont : Korian (71 465 lits dans le monde dont 25 232 en France), Orpéa (63 442 et 19 716), DomusVi (37 899 et 17 144) et Colisée (24 359 et 7 490)… Un secteur extrêmement rentable : en 2017, cinq fondateurs de réseaux d’Ehpad se trouvaient parmi les 500 plus grandes fortunes françaises...

Plus que jamais cette situation est insupportable ! L’ensemble des Ehpad doit être sorti des griffes des actionnaires, les groupes privés doivent être expropriés. L’urgence est non seulement de fournir toutes les protections nécessaires aux personnels et aux résidents, de garantir la plus grande transparence aux familles, mais en même temps d’embaucher massivement avec des salaires décents des aides-soignantes, infirmières, kinés, médecins…

Isabelle Ufferte