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Entre injonctions paradoxales et inégalités de traitement, comment la crise du covid-19 vient mettre à mal l’Aide Sociale à l’Enfance.

Si déjà le terme « protection de l’enfance » est une vaste utopie en temps normal, qu’en est-il depuis la crise du coronavirus ? Turn over des équipes, mesures de confinement non respectées, gestes barrières non appliqués, etc.

Aujourd’hui, le système de l’aide sociale à l’enfance (ASE) peine à trouver des solutions pour protéger les jeunes qui lui sont confiés, mais également les professionnels sur le terrain.

Les équipes éducatives ne disposent pas de matériel suffisant pour pouvoir appliquer des mesures d’hygiènes strictes (absence de masque par exemple), ou comment expliquer à un enfant de 4 ans qu’il ne peut pas recevoir son câlin ?

Qu’en est-il des 1m50 de distance lorsque l’on doit séparer deux adolescents en pleine crise qui en viennent aux mains ?

Je suis éducatrice de rue, en prévention spécialisée. J’interviens donc sur des quartiers dits « prioritaires de la politique de la ville » où, aujourd’hui, la direction générale de mon association m’empêche d’intervenir, me demandant en revanche de partir renforcer des équipes qui accueillent des jeunes dans les internats.

Je suis éducatrice de rue et en colère car, pour moi, cela vient signifier que quoi alors ? Le jeune en jogging, issu du quartier n’est encore pas prioritaire aux yeux de la société ?

Pourtant notre intervention dans ces quartiers serait plus que nécessaire, je pense à ces gamins, ces familles, parfois enfermés à 5 ou 7 dans des T3, avec très peu de ressources pour vivre.

Alors quoi ? Ben rien, on nous demande de faire du « télétravail » et c’est évident : 3 textos et 2 coups de téléphone suffisent dans un contexte particulièrement anxiogène.

Je suis éducatrice de rue et dégoûtée de ne pas avoir pu aller sur le terrain discuter avec les jeunes de ce qui allait se passer, dégoûtée de ne pas être présente avec eux dans cette galère, dégoûtée que les décisions soient toujours prises par des bureaucrates trop éloignés de nos réalités.

Je suis éducatrice de rue et j’ai la rage d’assister impuissante aux inégalités qui se creusent encore d’avantage sous nos yeux. Alors que l’on se devrait d’être plus présent que jamais sur nos territoires d’intervention, dans cette période délicate, que l’on sait de surcroît propice aux abus policiers.

Commission Travail social du NPA33