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Chez Safran Electrical and Power ISE, depuis près de trois semaines, la CGT dont je fais partie s’est positionnée pour le chômage partiel payé à 100% pour tous et contre la reprise partielle d’activité.

Mais notre direction veut absolument répondre aux « besoins » des clients, Airbus en priorité, Airbus Helicopter, Dassault maintenant, et faire reprendre le travail partiellement sur des activités que nous ne considérons pas comme essentielles dans cette période de crise sanitaire.

Avec le syndicat, notre positionnement est le suivant : comme la direction ne laisse pas le choix, nous exerçons notre pression aux réunions CSE-CSSCT, qui ont lieu quotidiennement par téléphone, pour que toutes les mesures de sécurité soient prises afin de ne pas mettre en danger les salariés qui reprennent, faute d’éliminer le risque du covid-19. Sauf que toutes ces réunions se font sans l’établissement de procès-verbaux, ça va trop vite. La direction fait des comptes-rendus unilatéraux qui ne reflètent aucunement les interventions des élus qui exigent des mesures qui vont au-delà des exigences Safran : comme le port de masques pour tous, l’ouverture des vestiaires limitée à un petit nombre de salariés pour ne pas transporter l’éventuel covid-19 dans nos foyers. Elle y a des formulations qui tendent à nous associer à ses décisions. Pour se dégager de cette situation, nous, les élus CGT, avons fait une déclaration qui dit clairement que nous ne validons en rien la reprise qui va à l’encontre de nos interventions pour plus de sécurité. En nous appuyant sur le dossier de Mediapart sur les masques, mensonges d’Etat, et la recommandation de l’Académie nationale de médecine pour le port de masques pour tous. La direction sera seule responsable de la santé physique et morale des salariés. Grand silence après la lecture de notre déclaration que nous avons transmise au groupe WhatsApp qui réunit les collègues aussitôt après !

Sur ce groupe, certains se sont bien énervés en fin de semaine dernière : quelle réponse collective donner pour ceux qui ne veulent pas reprendre dans cette période où la consigne est « restez chez vous » ?

Dire NON ? La direction a déjà une parade : si elle ne trouve pas de volontaires dans les équipes et qu’ils disent NON à la reprise et qu’ils n’ont pas d’enfants à garder, les collègues devront poser des congés et ne seront pas considérés en chômage partiel. S’ils refusent de poser des congés, ils seront en absence non payée ! Les collègues se sentent menacés et surtout acculés à la reprise car il est hors de question, à juste titre, de poser des congés dans cette crise dont on ne porte pas la responsabilité. Voilà la tête du volontariat ! Certains ont décidé de ne plus répondre aux appels de la direction sur leur téléphone personnel… mais le problème reste entier.

Droit de retrait ? Danger Grave et Imminent (DGI) ? Pour cela, il faut retourner au travail, se retirer si on se sent menacé, ce qui reste une démarche individuelle avec toute la pression que cela veut dire et aller jusqu’au bout de la démarche, prévenir les délégués pour qu’ils déposent un droit d’alerte, un DGI. Ce n’est pas simple. Ça pourrait se faire mais quand on voit comment des syndicats collaboratifs permettent aux directions de lever des DGI, on a l’impression d’être devant une impasse de plus.

Pour le moment, nous n’avons pas de réponse collective pour refuser de reprendre le travail dans cette situation. Ce qui est sûr, c’est qu’avec le nouveau mensonge d’Etat sur l’utilité du masque qu’on supputait et qui se dévoile au grand jour, personne n’est prêt à gober qu’on est pleinement en sécurité... même le discours de la médecine du travail se fait de plus en plus prudent.

Toutes ces interrogations, ces échanges pour trouver des réponses collectives permettent de resserrer des liens, voire d’en créer d’autres malgré les difficultés.

Correspondante