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générique lormontJe me présente pour être maire, j’expliquerai pour quelles raisons. Mais auparavant, il faut revenir sur le contexte inouï dans lequel cette élection se déroule. 

Ce qui s’est passé hier le résume bien. Alors qu’au lendemain de la grève dans les EHPAD partout en France, des hospitaliers avec leurs syndicats se sont mobilisés et ont fait grève pour exiger des hausses de salaires d’au moins 300 €, de meilleures conditions de travail et des embauches massives, le gouvernement de LREM répond par des annonces de primes (insuffisantes et pas pour tous) et surtout la « refondation » de l’hôpital avec la dérégulation des statuts publics, des atteintes aux 35h et aux conditions de travail.

A l’origine de cette situation, il y a conjugaison d’une crise économique plus grave que celle de 2008, la plus grave depuis 1929 sans doute, et d’une pandémie qui a conduit au confinement de la moitié de la population mondiale.

Ce n’est pas la pandémie qui est responsable de la crise. Elle n’en est qu’un révélateur et un accélérateur. Gérée par un gouvernement Macron totalement aux ordres des capitalistes, la France, 6ème puissance économique mondiale s’est retrouvée incapable de produire des écouvillons, des masques, des tests, des surblouses même, le justifiant par autant de mensonges et l’imposition d’un climat anxiogène et culpabilisateur pour la population. Il a ainsi envoyé des salariés exploités élevés au rang de héros au front de la maladie, mais sans armes.

Alors que la maladie frappait en Chine fin décembre, rien n’a été anticipé. On s’est retrouvé avec un confinement moyenâgeux imposé tardivement et à marche forcée au prix de plus de 28 500 décès à ce jour. Et ce n’est pas fini.

Cette pandémie a frappé alors que fin février, la chute de la Bourse a révélé une profonde crise financière. C’est le résultat de la gestion capitaliste de la crise de 2008 qui a entraîné un développement inouï de l’endettement et de la spéculation, particulièrement avec les fonds de pension comme BlackRock auxquelles est venu s’ajouter le ralentissement de l’économie chinoise suite à la propagation du virus dans un capitalisme totalement mondialisé.

Pas question pour le gouvernement Macron à leurs ordres de s’en prendre aux quelques grands groupes qui continuaient à distribuer des dividendes indécents à leurs actionnaires. Pas plus que de contraindre la multinationale française Sanofi à distribuer son vaccin ailleurs qu’aux États-Unis pour y faire plus de profits. Les grandes entreprises savent qu’elles peuvent compter, pour sauver leur capital, sur le gouvernement qui accordé des aides à des industries très essentielles comme… Pernod Ricard.

L’État va leur accorder plus de 300 milliards d’€ de garanties de prêts. Il donnera 3 milliards de plus d’aides à Renault bénéficiant déjà de 5 milliards de garanties de prêts depuis mars,  Renault qui annonce la fermeture de 3 sites et la suppression de 5000 postes.

En même temps qu’il arrose largement les grands capitalistes, le gouvernement, dans l’union nationale parfois avec tous les groupes de l’Assemblée, a imposé aux travailleurs des RTT durant le confinement, des semaines de jusqu’à 60h et des restrictions des libertés allant de l’enlèvement de banderoles hostiles à Macron à l’interdiction encore en vigueur des rassemblements de plus de 10 personnes… sauf dans les lieux de culte !

Ces ordonnances en vigueur jusqu’en décembre pourraient bien être pérennisées. Les discours gouvernementaux sur le monde d’après veulent surtout faire admettre qu’il faudra faire encore plus de sacrifices, de coupes sombres pour les collectivités, les hôpitaux publics qui ont perdu 100 000 lits en 20 ans, sous tous les gouvernements. 

Dans le privé, selon un sondage, 22 % des entreprises envisagent des plans de licenciements.

Ceux qui en ont souffert et souffrent le plus, ce sont ceux qui, parfois nombreux dans des logements exigus comme dans les cités de Lormont, ont subi des baisses de salaire du fait du chômage partiel voire ont perdu leur travail avec le confinement. Certains ont même dû avoir recours aux colis alimentaires dont la distribution a augmenté partout dans les quartiers populaires.

Ce sont les mêmes qui subissent de plein fouet la fracture numérique n’ayant parfois qu’un téléphone pour suivre des cours de l’école à distance… Une école où l’on voit, comme dans les hôpitaux avec la pandémie, le manque de moyens, de personnels de l’Éducation nationale et des collectivités, le manque de locaux, surtout quand tous les enfants vont reprendre.

J’en viens à ma candidature de maire de Lormont. Je la présente ici devant une assemblée à huis clos, élue par seulement 33 % des électeurs, dans une ville multiculturelle dont beaucoup d’habitants sont privés du droit de vote parce qu’ils sont étrangers alors qu’ils payent des impôts. 

Une assemblée produit de l’alliance des socialistes avec Monsieur Touzeau aux Verts avec Monsieur Faucon, les communistes avec Monsieur Feugas et, c’est nouveau, de la LREM avec Monsieur Ruiz: tout un programme ! Nous en avions déjà l’expérience en juillet dernier, avec l’accueil dans cette salle par Monsieur le maire de Monsieur Blanquer que nous avons été nombreux à conspuer pour ses réformes rendant le Bac encore plus inégalitaire.

Dans cette assemblée siège aussi Monsieur Bordenave de la droite soutenue par le Modem qui participe et soutient le gouvernement. Sans étiquette mais quand même…

Quant à l’extrême droite, elle a perdu des voix au profit de la droite dont est issu Monsieur Unrein. Sa tête de liste, Mme Rechagneux, tout aussi parachutée à Lormont que son prédécesseur, semble faire de la lutte contre « la racaille » comme elle dit, sa différence politique, elle qui est connue pour s’afficher avec de petites frappes néo-nazies locales.

Alors, la solution aux problèmes vitaux que subit la population ne pourront être résolus dans le cadre d’instituions comme celle-ci, dépendantes de budgets nationaux en baisse, gérées dans le respect d’un système capitaliste totalement failli.

Face à l’ampleur de l’offensive des classes dominantes, ce qui est à l’ordre du jour, c’est le regroupement des salarié-e-s pour leurs exigences qui sont celles de toute la population : des embauches pour que les services publics puissent vraiment remplir leurs missions, des contrats et des salaires permettant de vivre, l’interdiction des licenciements, le partage du travail entre tous, le développement de ce qui est utile dans le respect de nos vies et de la planète.

Des mesures qui ne peuvent être imposées que par la mobilisation du monde du travail, en expropriant les grandes entreprises, en prenant le contrôle du système bancaire pour que l’argent serve aux besoins utiles, du crédit pour sauver les artisans, les auto-entrepreneurs plutôt qu’à la spéculation financière de quelques grands groupes.

Ceux qui ont été collectifs, responsables, pleins d’initiative, de générosité et de solidarité, c’est le monde du travail, les salariés, la population. Ce sont ceux qui, avec des gilets jaunes ou rouges ont manifesté depuis de mois contre Macron et son monde, contre la réforme des retraites et du Bac. Elles et eux n’ont pas menti, n’ont pas dilapidé de richesses, n’ont pas ménagé leurs efforts pour sauver des vies, pour faire tourner la société, pour exiger la production de respirateurs et des masques plutôt que de voitures, en toute sécurité sanitaire. Et de plus en plus parmi elles et eux prennent leurs affaires en main en discutant, en se réunissant, en se rassemblant pour un monde débarrassé du profit et de la possibilité pour une minorité de s’approprier le travail des autres.

C’est pour porter leurs exigences ainsi que de celles de la jeunesse très présente dans notre commune, pour me faire dans la mesure du possible le relais de leur colère et de leur organisation démocratique, à la base, sur les lieux de vie, de travail et d’études que je me présente pour être maire aujourd’hui.

Abstention sur le vote des 10 adjoints.