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C'est un ignoble assassinat que celui de notre collègue Samuel Paty, qui nous bouleverse tous, nous sidère et nous met en colère. Nous sommes tous là pour dire à sa famille, à ses amis et ses collègues toute notre solidarité. Il est mort pour avoir enseigné la liberté de penser, la liberté d'expression. Cette liberté qui n'a pas de prix et qu'il faut en permanence se battre pour faire vivre. Tous les collègues enseignants le savent bien, eux qui doivent combattre au quotidien la montée des préjugés qui entrent dans l'école, véhiculés dans la société par les fanatismes religieux ou d'extrême-droite.

L’auteur de cet acte barbare est un jeune de 18 ans d’origine tchétchène. Il a agi, aveuglé par le fanatisme religieux. Comment peut-on en arriver là ? Comment la société peut-elle engendrer une telle monstruosité ? C'est ce qu'il faut essayer de comprendre pour le combattre, sans nous laisser aveugler par ceux qui veulent instrumentaliser ce crime odieux à leur profit. Je parle de Macron, et de Blanquer qui se sont précipités le soir même sur les lieux de l'assassinat pour assurer les enseignants de leur soutien pour « les protéger, les défendre et les aider à faire leur métier, le plus beau qui soit : faire des citoyens libres ». Nous protéger Macron ? Nous aider à faire respecter la liberté d'expression ? Lui qui donne la matraque et les flics contre ceux d'entre nous qui ont osé affirmer leur liberté de penser que ses réformes sont une catastrophe pour l'école, lui qui réprime et sanctionne partout des collègues qui exercent leur droit de grève comme les 4 de Melle !

Macron nous appelle à « faire bloc », derrière lui au nom de la défense de la république, de la liberté. Il veut nous imposer l'union nationale contre l’islamisme politique. Oui, l'islamisme politique qui veut imposer par la violence la loi de l’obscurantisme est notre pire ennemi. Non, il ne faut pas céder aux terrorismes religieux, de quelque religion qu'ils soient, islamiste ou catholique. Mais la pire des choses serait de céder à l'union nationale derrière Macron pour les combattre.

Parce que l'origine de cette violence terroriste, barbare, c'est lui et son monde qui en sont responsables. C'est eux qui, pour défendre les privilèges égoïstes et les profits des classes dominantes mettent le monde à feu et à sang, font la guerre aux peuples en Irak, en Afghanistan, au Mali. Ils sont responsables du chaos dans lequel leurs rivalités a plongé le Moyen Orient. Ils sont responsables du terrorisme qui, en retour frappe aveuglément ici.

Le terrorisme islamiste est abject mais la démagogie raciste et sécuritaire de la droite extrême et de l’extrême droite est tout aussi abjecte. Et Macron se situe sur le même terrain. Son projet de loi « Laïcité et libertés » est une attaque contre les libertés. Il mène campagne contre tous les musulmans ou supposés tels, une campagne raciste au nom de la lutte contre un soi-disant « séparatisme islamiste » qui vise les populations pauvres des quartiers populaires, qui exclut, rejette, et pousse à bout les plus déséquilibrés vers les pires actes barbares.

C'est l'exclusion, la misère qui sont le terreau des actes terroristes. La politique sécuritaire et répressive ne résoudra rien car ce n’est pas son but. Son but est de nous diviser, le monde du travail, les exploités, les salariés avec ou sans-papiers, avec ou sans travail au profit de ceux qui dirigent le monde.

Alors ne soyons pas dupes. Pas d'union nationale avec ceux qui nous exploitent et nous répriment ! Pas de messes républicaines, cette république des possédants et des privilégiés !

La solidarité avec notre collègue assassiné, le camp de la liberté de penser et de dire, de la solidarité, c'est la lutte de notre camp social, le monde du travail, en toute indépendance pour changer ce monde capitaliste barbare.


Pas de liberté d’expression pour les censeurs de la République !

Lors de la prise de parole de notre camarade Christine Héraud, élue NPA à Cenon et militante de la FSU, lors du rassemblement place de la Bourse le 18 octobre en hommage à Samuel Paty mort pour la liberté d’expression, une dizaine de « républicains », certains bardés de leur écharpe Bleu-Blanc-Rouge, ont essayé de la faire taire quand elle a dénoncé l’Union nationale et la politique de Macron et Blanquer ! Ces grossiers personnages, profitant de l’absence de micro pour les prises de parole, ont entonné une Marseillaise retentissante… sous les yeux ébahis de beaucoup.

Une démonstration en live que la démocratie ne peut exister sans contenu de classe, la démocratie des travailleurs, de l’éducation et d’ailleurs, de toutes générations, avec ou sans emploi, faisant eux-mêmes respecter leur liberté de penser et d’agir, en toute indépendance des classes dominantes et de leurs serviteurs grands et petits prêts à brandir tous les étendards pour mieux faire taire.