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L’assassinat de George Floyd par un flic raciste, auteur de plusieurs autres « bavures » toujours couvertes, l’impunité dont il a dans un premier temps bénéficié, provoquent depuis une semaine un véritable soulèvement dans toutes les villes des USA. Des manifestations de solidarité se multiplient dans le monde, à Montréal, Toronto, Londres, Berlin, Paris… A Bordeaux, 500 personnes y ont participé ce lundi. Mardi soir, malgré les interdictions, plus de 20 000 personnes ont manifesté à Paris pour réclamer justice suite à l’assassinat d’Adama Traoré en 2016, et samedi des milliers de sans-papiers manifestaient aussi à Paris pour leurs droits.

Aux USA, le déploiement de la Garde nationale et les couvre-feux attisent la révolte. La violence de la police au service de la bourgeoisie la plus riche du monde frappe quotidiennement tous les exploités, et plus durement encore les millions de Noirs et de Latinos qui payent le plus lourd tribut à cette brutalité systématique de l’Etat. Une femme noire de Minneapolis, interviewée par le journal révolutionnaire Spark témoigne : « C’est comme une couche et une couche et une couche de poudre à canon qui se forment sur une longue période et quand vous devenez adulte, c’est un bâton de dynamite ». 

La dynamite qui explose, ce sont des décennies d’exploitation, de violence de classe et de son corollaire, le racisme, qui s’aggravent encore avec la récession. Plus de 30 millions de personnes n’ont pas d’assurance maladie. Plus de 41 millions de personnes ont pointé au chômage sur les deux derniers mois, auxquelles il faut ajouter 10 à 20 millions de non-inscrits. Et aux premiers rangs de ces victimes de la crise, les minorités, les sans-papiers, les migrants.

La récession mondiale provoque l’affrontement

L’explosion sociale qui démarre aux USA marque une nouvelle étape dans l’affrontement entre les travailleurs, les opprimés de tous les pays et les classes possédantes, la finance, les multinationales et leurs Etats, leurs bandes armées. Aux USA, les foules qui se révoltent et se soulèvent sont « multiethniques » comme le souligne la presse. La jeunesse, les classes populaires, les travailleurs du monde entier de toutes couleurs de peau et origines, langues, se reconnaissent en elles, partageant une révolte commune contre un monde failli.

Les multinationales multiplient les plans de licenciements. Cynisme inouï, Uber a privé de leur travail plus de 3500 salariés par simple visio-conférence. Ryanair menace de licencier 3000 personnes et impose aux autres un ultimatum pour leur faire accepter des baisses de salaire. Renault supprime 15 000 emplois dans le monde dont 4600 ici, Airbus 10 000...

En Chine, il y a eu 70 millions de chômeurs supplémentaires rien qu’au mois d’avril.

L’Organisation internationale du travail estimait il y a quelques semaines que 1,25 milliard de travailleurs dans le monde étaient exposés à des licenciements. Et l’épidémie n’est pas la cause mais le simple déclencheur de cette récession mondiale annoncée qui couvait depuis l’effondrement boursier de 2008-2009.

Notre urgence : l’interdiction des licenciements, le partage du travail sans baisse de salaire

En France, une entreprise sur 4 annonce son intention de licencier, dans tous les secteurs, l’aéronautique, le commerce, l’industrie... Macron, comme tous les gouvernements, déverse au patronat des centaines de milliards d’« argent magique » au nom de prétendus « plans de relance ».

Face à la menace de fermeture de l’usine Renault de Maubeuge, tous les ouvriers étaient en grève vendredi, et samedi, des milliers de personnes ont manifesté à leurs côtés. Le PDG a essayé de déminer la colère, en prétendant que cette usine ne serait pas fermée… mais le plan de licenciements massif est bien là et pèse sur tous les salariés. Depuis mardi, ce sont les ouvriers de l’usine de Choisy qui se sont mis en grève à leur tour.

La réponse à leurs « plans de relance » et de licenciements ne peut venir que de nos mobilisations pour imposer notre propre plan d’urgence : l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous, sans baisse de salaire et, en même temps, des embauches massives dans les services publics, à commencer par l’hôpital et l’éducation comme le revendiquent les travailleurs de la santé qui seront en grève le 16 juin. C’est à cela que devraient servir les centaines de milliards des « plans de relance » ! Imposer cela, c’est imposer le contrôle démocratique des travailleurs et des classes populaires sur l’ensemble de l’économie pour décider ce que l’ont fait des richesses produites, des milliards que les multinationales et la finance extorquent aux travailleurs du monde entier. C’est décider de ce que l’on produit et comment pour répondre aux besoins collectifs.

Cela signifie s’attaquer au système financier et aux banques, les exproprier, annuler la dette publique, celle des classes populaires, et celle des petits artisans, commerçants, aujourd’hui pris à la gorge. C’est une remise en cause de l’ensemble de l’économie de marché, du pouvoir d’une minorité de parasites et de leurs Etats qui répriment d’un bout à l’autre de la planète pour faire taire.

De Minneapolis à Paris, de Hong Kong à Beyrouth, Santiago, Sydney, Johannesburg ou Le Caire, les manifestations portent une même révolte contre le capitalisme qui plonge la société entière dans la violence, la réaction, la misère. Et elles portent le même espoir, la même exigence d’un autre monde qui ne peut naître que par « en bas ».

Mercredi 3 juin 2020