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Au moment où s’ouvre le « Ségur de la santé », les salarié-e-s du secteur se mobilisent pour faire entendre leurs exigences : 300 euros pour tous, arrêt des suppressions de lits, embauches massives, respect du temps de travail, titularisation de tous les contractuels.

Avec l’ampleur de la crise du système de santé révélée par la pandémie, et vu la colère accumulée chez les personnels, le gouvernement n’avait d’autre choix que de lancer un énième « plan pour l’hôpital ». Et s’il ne peut faire l’impasse sur les salaires tellement ils sont scandaleux, pas un mot sur le montant des augmentations, qui en bénéficierait et… à quelles conditions ? Mais il a d’emblée précisé « la crise exige de nous, non pas de changer de cap, mais de changer de rythme ».

Le gouvernement, les ARS, les directeurs d’hôpitaux, tous veulent « faire sauter les carcans », comme l’a dit Hirsch, directeur de l’AP-HP. Leurs objectifs sont clairs : dérèglementation des statuts, des conditions de travail et des 35h…

Les directions syndicales ont accepté de se prêter à cette comédie, espérant « de réelles et sincères négociations » ont-elles écrit ! La grand-messe de lundi ne leur a même pas donné la parole. Et cerise sur la gâteau, le gouvernement a nommé Nicole Notat à la baguette, l’ex-dirigeante de la CFDT qui avait soutenu le plan Juppé de casse des retraites et de la Sécu en 1995.

Loin de ces tractations de palais, des rassemblements s’organisent devant nombre d’hôpitaux avec les mardis et les jeudis de la colère. Les salariés des Ehpad du groupe Korian ont fait grève lundi. Des salariés de certaines cliniques se mettent aussi en grève pour les salaires, le non-versement de primes, contre des fermetures de lits… Et l’intersyndicale de la santé a appelé à une journée de mobilisation nationale le 16 juin vers laquelle ces mouvements pourraient converger.

Contre la faillite du système, une bataille globale

Salaires, emplois, la bataille engagée par les salariés de la santé pose les problèmes de tous.Toute la société craque, services publics, protection sociale, école… Dans le privé, 22 % des entreprises envisagent des plans de licenciements.

Macron a annoncé mardi un plan d’aide de 3 milliards supplémentaires au secteur automobile. Renault, à qui l’Etat va garantir un prêt de 5 milliards annonce une « restructuration », des fermetures de sites et jusqu’à 5000 suppressions de postes. Les ventes ont commencé à s’écrouler bien avant la pandémie, les voitures en stocks immobilisent des milliards de capital, autant de fric qui ne circule pas, de profits qui ne se réalisent pas… aggravant la spirale de l’effondrement, sous-traitants, équipementiers, constructeurs et, derrière eux, les banques, le système financier…

Les vieilles mesures de Macron, même repeintes en vert, ne résoudront rien. Elles consistent à verser des milliards aux entreprises, sans aucune garantie pour les travailleurs : primes à la casse qui ne font que relancer temporairement les ventes, et fonds de financement pour les entreprises.

La récession provoque une hausse brutale du chômage et de la misère. La jeunesse est frappée de plein fouet, arrivant sur un marché du travail bouché, venant grossir les rangs de tous ceux qui ont déjà perdu leur emploi en intérim, CDD, contrats saisonniers, etc.

Ce recul est global, touchant l’économie mondiale.

Un plan d’urgence, le contrôle des travailleurs

« L’âge de la colère est devant nous… elle n’affecte plus seulement les peuples du Sud. Elle est devenue universelle » écrit le journal Les Echos de lundi.

Les manœuvres politiciennes autour des municipales, les divisions et rivalités au sein de ladite majorité, renforcent le discrédit du pouvoir. Les calculs de la gauche institutionnelle qui essaye de préparer son retour n’offrent pas d’autres perspectives.

Face à l’ampleur de l’offensive des classes dominantes, ce qui est plus que jamais à l’ordre du jour, c’est le regroupement des salarié-e-s pour leurs exigences : les augmentations de salaires, des pensions et des revenus sociaux, l’interdiction des licenciements, le partage du travail entre tous, les embauches. Des mesures qui ne peuvent être imposées que par la mobilisation du monde du travail, en imposant son contrôle sur les entreprises, sur l’économie, le fonctionnement de la société.

Mercredi 27 mai 2020