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Lundi 11 mai, une partie des écoles élémentaires et maternelles ouvraient leurs portes, conformément au plan de déconfinement annoncé par Macron il y a un mois. Un mois d’improvisations et de cafouillages, mais avec un objectif clair : répondre aux injonctions du patronat, permettre aux entreprises de secteurs « non essentiels » de reprendre leurs activités au plus vite. Et pour cela, accueillir les enfants à l’école afin que les parents puissent retourner au boulot…

Les équipes enseignantes et le personnel des mairies ont organisé, du mieux qu’ils pouvaient, les conditions d’accueil des élèves, mais au prix d’une diminution drastique des capacités d’accueil, un élève sur cinq selon les estimations du ministre lui-même. Au point qu’il a dû en rabattre sur ses prétentions, annonçant dimanche 10 que son objectif était simplement, pour des raisons « psychologiques », que tous les élèves puissent aller à l’école « au moins un jour » d’ici la fin mai… Le ridicule ne tue pas.

« Demi-confinement »…

Sur les 400 000 entreprises, correspondant à 875 000 emplois, qui pouvaient reprendre leur activité lundi 11, beaucoup l’ont fait au ralenti, voire pas du tout. D’après l’OFCE (office français de conjoncture économique), plutôt que de « reprise », il faudrait parler de « demi-confinement » : l’activité ne devrait se rétablir que très progressivement, jusqu’à un niveau moitié de celui d’avant confinement. Et il reste encore, en particulier dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, quelque 300 000 entreprises à l’arrêt, employant plus de 700 000 salariés.

Cette fausse reprise économique, qui menace de laisser sur le carreau des centaines de milliers de travailleurs (246 000 chômeurs supplémentaires sur le seul mois de mars), se fait au risque d’une recrudescence de l’épidémie, de nombreuses nouvelles victimes, un nouvel engorgement des services des réanimations toujours pas désaturés, le risque d’entrer dans une nouvelle période de confinement qui retarderait d’autant la reprise « normale » des activités économiques.

Imperturbable, le ministre de l’économie poursuit sa mission au service du grand patronat. Visitant un chantier au matin de la reprise, il expliquait : « Nous rentrons dans un monde qui est nouveau, dans lequel il faut que nous apprenions à conjuguer activité économique, travail et circulation du virus. C’est un défi immense à relever ». Défi qu’il entend bien nous faire payer par une « nouvelle culture du travail »…

Au nom de la « solidarité nationale », il voudrait nous faire accepter des milliards de cadeaux aux grandes entreprises et des « efforts » décuplés demandés aux travailleurs.

Contre leur « intérêt national », nos mobilisations pour nos intérêts collectifs, par-delà les frontières

L’« intérêt national » que Macron, Philippe, Le Maire et cie défendent, c’est celui des profits d’une infime minorité de parasites. Leurs « solutions nationales » n’apportent aucune réponse à l’effondrement de l’économie et à la crise sociale planétaire. Bien au contraire, elles les accentuent en précipitant des centaines de millions de personnes dans la misère, le chômage, la faillite, la faim.

Il est impossible de dire combien de petites entreprises, de petits commerces ne survivront pas à cette période d’inactivité forcée, combien de leurs travailleurs, petits patrons compris, perdront leur emploi. Les grandes entreprises, elles, font déjà leurs estimations, telle Airbus et bien d’autres, qui annoncent des suppressions de dizaines de milliers d’emplois. Partout dans le monde, les statistiques du chômage explosent. La faim s’étend. Le Monde écrit : « Après la pandémie, une grave crise alimentaire menace, au nord comme au sud », « Alors que les indicateurs de la malnutrition étaient déjà au rouge avant la crise sanitaire, des dizaines de millions de personnes vont venir gonfler en 2020 les rangs de celles qui souffrent de la faim ». Y compris dans les pays riches, « des étudiants à Villeneuve-d’Ascq [entre autre], en France, privés de restaurant universitaire et de petits boulots… ».

C’est dans notre révolte, notre détermination à refuser de nous laisser enfermer dans cette logique absurde et mortifère d’un système économique au bout du rouleau que se trouve la seule issue possible. Les gouvernements du monde entier ont montré leur incapacité à coordonner leur action pour faire face à l’urgence sanitaire, ils se sont au contraire repliés sur des politiques nationales à seule fin d’aider leur bourgeoisie à se préparer à l’exacerbation de la concurrence mondiale.

Les classes populaires ont, elles, montré partout les mêmes capacités de générosité, de solidarité, d’initiative pour trouver des solutions afin de répondre aux urgences les plus criantes, assurer la survie des plus faibles. Elles seules sont capables de remettre en route une économie qui n’est en panne que parce qu’elle est soumise aux intérêts privés, en la débarrassant des règles iniques qui régissent le capitalisme, la propriété privée des moyens de production, l’appropriation de toutes les richesses produites, la dépossession des travailleurs et des peuples.

13 mai 2020