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Trois mois après le début du mouvement des gilets jaunes, la mobilisation tient bon. Nous étions encore plus de 5000 à Bordeaux pour l’acte XIII, malgré la répression, le bluff du grand débat, les médias qui nous enterrent… Mais tout le monde voit bien qu’il faut franchir une étape car Macron ira jusqu’au bout. Il veut vaincre tous ceux qui contestent sa politique et passer en force, attaquant l’ensemble des travailleurs et des classes populaires, obéissant aux exigences du Medef et de la finance.
Aux malades et aux personnels de santé, le plan « Ma santé 2022 » promet de poursuivre les fermetures de lit et de répartir la misère du budget de la santé. Le gouvernement se vante d’augmenter le nombre d’« hôpitaux de proximité »… mais ce seront des « hôpitaux » sans chirurgie ni soins obstétriques !

Pour la jeunesse et les personnels de l’éducation, les réformes de Blanquer et la loi sur « l’école de la confiance » annoncent la baisse du nombre de profs, la précarisation du métier, un renforcement de la sélection au lycée et vers les études supérieures, un recul de l’enseignement professionnel. Et en prime, un retour du patriotisme et du silence dans les rangs, avec un article interdisant aux profs de critiquer l’institution scolaire !
De la même façon que les travailleurs du privé ont été attaqués avec les ordonnances Macron facilitant les licenciements, ce sont tous les fonctionnaires qui sont visés par la « modernisation de la fonction publique » avec par exemple 120 000 suppressions de postes et le recrutement de salariés « contractuels » moins protégés et moins payés.
Cette brutalité anti-sociale du gouvernement n’a pour objectif que de faire des économies sur le dos des classes populaires, pour dégager des milliards qui partent dans les caisses du patronat et de la finance, avec tous les cadeaux fiscaux et les exonérations dont les riches et les entreprises bénéficient.
A ces attaques s’ajoute la brutalité de la justice : un an ferme pour le boxeur Dettinger ; un an ferme aussi pour un jeune accusé d’avoir participé à la dégradation du péage de Virsac. E. Philippe s’est félicité cette semaine du travail de cette justice au service des riches : 1796 condamnations, 1422 personnes en attente de jugement, 1300 comparutions immédiates, 316 personnes placées sous mandat de dépôt depuis le début du mouvement ! Benalla et les auteurs de violences policières eux sont toujours en liberté, alors que les blessés graves se comptent par dizaines et dizaines parmi les manifestants.
Face à la violence des patrons et de l’Etat, des convergences sont en train de se construire : la grève du 5 février et l’acte XIII ont réuni militants syndicaux et gilets jaunes qui renforcent leurs liens à travers des assemblées et des coordinations. Des grèves commencent dans les lycées, notamment en région parisienne…
C’est par en bas que la contestation se structure, à travers les liens militants, bien loin des calculs des dirigeants des confédérations syndicales opposés depuis le début à ce mouvement qui leur échappe… alors que de nombreux syndiqués en sont les acteurs. Pour ces dirigeants, après trois mois de mobilisation, il est encore urgent d’attendre ! La prochaine journée d’action appelée par la CGT, FO et Solidaires… sera dans plus d’un mois, le 19 mars.
Pour franchir l’étape qui est devant nous, on ne pourra compter que sur nos liens à la base. Il s’agit d’élargir la contestation et préparer une riposte générale : unifier le camp des travailleurs dans une lutte d’ensemble, collective, contre l’injustice fiscale, pour le pouvoir d’achat, les augmentations de salaires et des pensions, le partage du travail.
Pour mettre un coup d’arrêt à toutes les attaques anti-sociales et imposer nos droits, c’est une bataille prolongée qui est engagée contre le capitalisme et ceux qui le servent.